La 5G sera effective sur le territoire ivoirien dès janvier 2023

S’inspirant des pays industrialisés où le secteur du numérique joue un rôle moteur dans la croissance, le ministère de l’Économie numérique veut faire passer la contribution des TIC au PIB des 9 % actuels à 18 % à l’horizon 2025.

L’ambition ivoirienne est de faire du numérique un secteur dynamique, créateur d’emplois et de richesse. Pour atteindre cet objectif, la Côte d’Ivoire compte mettre à contribution les guichets internationaux tels que la Banque mondiale. Cette volonté, Roger Félix Adom, ancien ministre de l’Économie numérique, des Télécommunications et de l’Innovation, en détaille les principales raisons : « En analysant le marché boursier à l’échelle planétaire, on constate que les plus grosses capitalisations viennent à 80 % du numérique. Je rappelle qu’il y a 25 ans, ce type d’entreprises n’existait pas. De plus, ces dernières sont source de création d’emplois marchands de qualité et attirent beaucoup de nos jeunes diplômés qui sont admiratifs de ces nouvelles professions. » Il ajoute que si l’on observe la situation des pays industrialisés affichant les meilleurs taux de croissance, il apparaît que la part du numérique dans leur PIB n’est pas négligeable. L’ancien ministre cite l’exemple révélateur de la Corée du Sud, où la contribution des TIC à  la formation du PIB culmine à 30 %, et les États-Unis ou le Japon, qui affichent une part entre 25 et 28 %. S’inspirant de ces pays, la Côte d’Ivoire poursuit donc cet objectif de faire passer la contribution des TIC des 9 % actuels à 18 % du PIB à l’horizon 2025, et plus
en 2030. Pour ce faire, la Côte d’Ivoire a évidemment besoin d’un apport des institutions de Breton Woods telles que la SFI, institution spécialisée du groupe Banque mondiale (BM), pour lui permettre d’octroyer des lignes de crédit dans les différents financements ainsi que pour l’accompagner en termes d’expertise et de conseils, dans la mesure où elle a la capacité de signifier aux Ivoiriens si la voie empruntée dans le renforcement des capacités de ce secteur est la bonne. C’est dire qu’au ministère de l’Économie numérique, on se félicite de ce que la BM et la SFI aient validé ce programme numérique de la Côte d’Ivoire. Autre chantier d’importance pour l’économie numérique ivoirienne, les enjeux du déploiement sécurisé de la technologie 5G en 2023. Quelles sont les avancées technologiques majeures attendues avec cette nouvelle norme ? Roger Félix Adom apporte son éclairage : « La première avancée avec la technologie 5 G en Côte d’Ivoire est de généraliser le très haut débit Internet. Nous sommes équipés aujourd’hui en technologie 4G+, et l’arrivée de la 5G pourrait renforcer le taux de pénétration du mobile, qui est de l’ordre de 162 %. Par ailleurs, nous connaissons actuellement une faiblesse dans l’Internet fixe. Ce segment, qui ne représente hélas que 7 à 8 % en termes de marché, nécessite, pour son développement, d’autres types d’investissements que nous n’avons pas encore réellement engagés. » En outre, pour la Côte d’Ivoire, aller vers le très haut débit, donc la 5G, est un objectif important dans la perspective de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qu’elle organise en 2023 : les entreprises pourront créer de nouvelles applications adaptées à cette norme pour un usage dans la robotique ou pour des réseaux de blockchain. Cette nouvelle technologie sera l’opportunité de fournir aux gros consommateurs d’Internet toutes les capacités dont ils ont besoin. La CAN étant prévue, selon le calendrier de la Confédération africaine de football (CAF), pour juillet 2023, les autorités ivoiriennes prévoient de rendre opérationnelle et effective la technologie 5G dès janvier 2023 sur le territoire ivoirien. Des tests et essais pilotes ont déjà été mis en oeuvre à Abidjan, la capitale économique, en attendant le reste du pays. En matière de protection des données dans le secteur de l’économie numérique ivoirienne, et plus particulièrement en ce qui concerne le volet légal, la Côte d’Ivoire a fait adopter au Parlement par les deux chambres (Sénat et Assemblée nationale) la loi n° 2013-450 du 19 juin 2013 qui stipule, en son article 5, que le traitement de ces données est soumis à une déclaration préalable auprès de l’Autorité de protection des données à caractère personnel. Elle impose à tout responsable du traitement de données à caractère personnel d’empêcher notamment toute personne non autorisée d’accéder aux installations utilisées pour le traitement, la lecture, la copie, la modification ou le déplacement des supports de données, et elle interdit l’introduction non autorisée ainsi que l’effacement de données. Elle impose aussi au responsable de garantir la traçabilité dans le traitement des données à caractère personnel (article 41), et prévoit dans le même temps des peines d’emprisonnement allant d’un mois à deux ans ainsi que des amendes allant de 1 à 10 millions de FCFA à quiconque entraverait l’action de l’Autorité de protection des données (article 45). La même loi relative aux transactions électroniques contient des dispositions sur la sécurité des transactions électroniques, notamment l’audit et la certification des systèmes d’information des personnes morales exerçant des activités de transactions électroniques. Enfin, elle stipule en son article 47 que la fourniture, l’importation, l’exportation et l’utilisation de moyens de cryptologie permettant d’assurer des fonctions de confidentialité sont soumises à la déclaration à l’Autorité de régulation des télécommunications/ TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) ou à une autorisation de sa part.

Serge-Henri Malet

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