« Notre journal ouvre ses colonnes à tous les courants de pensée »
En 2023, le quotidien L’Intelligent d’Abidjan célébrera ses vingt ans d’existence. Wakili Alafé, son directeur-fondateur, ambitionne de mobiliser davantage d’annonceurs en renforçant son volet Web télévision et en développant des activités annexes destinées à augmenter les recettes.
Comment est composé votre groupe de presse aujourd’hui ?
Wakili Alafé : Le groupe de presse s’est enrichi d’une Web télévision que nous comptons développer dans le but d’obtenir une licence de diffusion sur le numérique. Certes, nous éditons notre quotidien en version papier, ainsi que des magazines et des éditions spéciales, mais nous avons également le site Internet de L’Intelligent d’Abidjan. Par ailleurs, nous avons un autre site intitulé Afrikipresse, qui est la version électronique de notre magazine. Même si à l’origine, ce dernier devait couvrir toute l’Afrique et non uniquement Abidjan, le manque de moyens et la recherche d’autres investisseurs a pour le moment freiné cette ambition. Ce renforcement économique s’est-il accompagné d’un accroissement des effectifs au sein du groupe ? Oui, notamment au niveau de la Web télévision, où il a fallu une équipe dédiée ainsi que du matériel afin de tenir le défi d’une offre couplée entre l’écrit et l’audiovisuel, pour nos lecteurs et pour nos annonceurs. Comment est structuré le contenu de votre quotidien en termes de rubriques et de nombre de pages ? Nous étions à 12 pages imprimées, avec les rubriques politique, sport et économie ainsi que la rubrique société qui traite de santé, d’éducation, etc. Le renchérissement des coûts de production nous a conduits à restreindre actuellement à huit pages, avec l’objectif de remonter à 12, voire 16 pages dès que possible. Quels sont les grands chantiers prévus par votre groupe durant les cinq prochaines années ? Notre objectif est de renforcer le papier et de revenir, comme je vous le disais, à 12 ou même 16 pages au quotidien. Nous souhaitons aussi faire plus de magazines et de numéros spéciaux dans l’année afin d’avoir plus d’annonceurs. En outre, nous avons le projet d’acquérir un nouveau siège, de renforcer notre volet Web télévision et de développer des activités annexes dans le but de générer des capitaux permettant aux différents secteurs de se soutenir mutuellement. Enfin, nous allons nous engager dans une démarche qualité, un processus de certification de notre gouvernance et de nos performances. En 2023, L’Intelligent d’Abidjan fêtera ses vingt ans d’existence. Pour de dirigeant que vous êtes et les journalistes de votre rédaction, que va représenter ce grand événement ? Depuis la célébration des 15 ans en 2018, nous n’avions plus fait de célébration. Nous comptons fêter ces 20 ans par le biais de la deuxième édition d’Abidjan Médias Forum, que nous n’avons pas organisé depuis justement 2018. Ce sera une occasion de réfléchir sur les perspectives, sur l’avenir, au-delà du bilan et de la fête. Estimez-vous aujourd’hui être dans le top 5 des quotidiens influents ivoiriens, sachant qu’il en existe plus de 20 journaux sur le marché ? Nous ne sommes pas dans le top 5 des ventes, mais plutôt dans le top 10. Dans un contexte de baisse des ventes de tous les journaux, même les leaders ont des chiffres qui étaient les nôtres il y a plusieurs années, et sans être leaders… Tous les journaux ont perdu des points et des parts de marché. Cela dit, notre quotidien et notre groupe de presse font partie des médias influents parce que nous sommes crédibles. Nous vérifions les informations, et nous ne diffusons pas de rumeurs. Par ailleurs, au-delà de tout, nous restons un journal indépendant, pour ne pas dire objectif, c’est-à-dire que nous sommes un journal qui ouvre ses colonnes à tous les courants de pensée en Côte d’Ivoire, même si nous avons des positions tranchées sur certaines questions.
Propos recueillis par Louise Bibalou-Durand