« Un bénéfice net de plus de 8 milliards de FCFA en 2021 »
Depuis 2019, le bénéfice net de BGFIBank a presque triplé. Abakal Mahamat, son directeur général, confirme le projet d’expansion visant à assurer un maillage global du territoire et la transformation progressive en banque universelle, sans jamais perdre de vue la satisfaction du client.
L’ouverture de la banque de détail signifie-t-elle que BGFIBank se dirige vers un modèle de banque universelle ? Cibler une clientèle de particuliers va-t-il lui faire gagner des parts de marché ?
Abakal Mahamat : Avant d’évoquer la question des parts de marché et de la transformation progressive en banque universelle, il est important de souligner que BGFIBank Cameroun a longtemps été une banque élitiste, orientée corporate, grands comptes, patrimoniaux, etc. Á présent, nous proposons trois segments commerciaux sur lesquels nous avons travaillé, car nous souhaitons mettre en place une nouvelle dynamique tournée vers la banque universelle. Notre offre est donc constituée de la banque de détail concernant les grandes entreprises locales, les PME-PMI et TPE, les particuliers et même des acteurs du secteur informel, de la banque privée à destination des patrimoniaux et d’une clientèle institutionnelle, et enfin de la banque d’affaires qui reste axée sur les grandes entreprises et multinationales. Tout cet ensemble fait désormais l’essence de la clientèle de BGFIBank Cameroun. En ouvrant ces nouvelles fenêtres commerciales, la banque entend gagner des parts de marché sans perdre de vue son leitmotiv, la satisfaction du client. C’est pourquoi nous mettons un point d’honneur à offrir un service de qualité et de proximité à notre aimable clientèle, ce qui justifie le projet d’expansion en cours dont l’objectif est d’établir un maillage global du territoire national. Le fait d’élargir notre champ d’action relève d’un désir d’honorer pleinement notre slogan : « Votre Partenaire pour l’Avenir ».
Le groupe BGFIBank va s’appuyer sur le Cameroun pour porter son total bilan à 5 000 milliards de FCFA en 2025, contre 3 500 milliards en 2020. Comment cela va-t-il se passer ?
Dans le cadre du projet d’entreprise « Dynamique 2025 », le Cameroun a été choisi par le PDG du groupe BGFIBank, M. Henri-Claude Oyima, comme un pôle de croissance en Afrique centrale. Cela s’est d’abord traduit par le renforcement des fonds propres de la filiale à hauteur de 10 milliards de FCFA puis, en septembre 2021, par la pose de la première pierre du siège de BGFIBank Cameroun, soit un signe fort de confiance. Implantée depuis plus de 10 ans, la banque connaît une évolution significative, avec des parts de marché qui ne cessent de croître, des financements de projets structurants dans des secteurs impactant le développement de notre pays ainsi qu’une économie florissante, mais surtout un capital humain motivé pour avancer sans relâche. Ces éléments constituent un moteur de croissance en termes de performance.
Comment votre banque accompagne-t-elle le gouvernement dans sa Stratégie nationale de développement pour la période 2020-2030 (SND30) ?
BGFIBank Cameroun s’est mise depuis le début de ses activités au service de l’État en l’accompagnant dans la réalisation de projets structurants relevant de secteurs importants pour l’industrialisation du pays comme le financement de plusieurs unités industrielles futuristes dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la savonnerie et de la transformation métallurgique. Notons aussi la participation au projet de construction de la petite centrale hydroélectrique de Mbakaou, une contribution inédite pour les banques locales alors que la fourniture en électricité est le point de départ de tout développement, en particulier de l’industrialisation. N’oublions pas non plus la ligne de financement de 10 milliards de FCFA octroyée aux PME-PMI affectées par la crise sanitaire due au Covid-19 afin de les aider à rebondir, et qui a été totalement consommée.
Dans votre stratégie de société citoyenne, la Fondation BGFIBank Cameroun est très active. En 2021 et 2022, dans quels secteurs s’est-elle illustrée ?
Cette entité créée en 2013 s’est donné pour mission de favoriser l’accès à une éducation de qualité dans des conditions sereines pour la transmission des connaissances et l’égalité des chances. Ses actions sont dédiées aux populations des pays dans lesquels sont implantées les filiales du groupe BGFIBank, car ces branches sont chacune des représentations locales de la Fondation. Le slogan « Pour Les Générations Futures » exprime le désir d’oeuvrer à bâtir un avenir sûr pour les jeunes de ces pays. De façon simple, la Fondation est aux côtés des populations avec pour mission de soutenir les domaines de l’éducation, de la santé et de l’entrepreneuriat. Au Cameroun, nous sommes très impliqués dans les questions d’éducation de qualité ainsi que de santé de la mère et de l’enfant. Citons entre autres la réfection des salles de classes de l’école publique du Camp Bertaud à Douala en 2021. En 2022, plus précisément le 2 mars, l’université catholique d’Afrique centrale de Yaoundé recevait un équipement d’outils collaboratifs pour e-learning. Puis ce fut au tour de l’université Saint-Jérôme d’inaugurer son laboratoire linguistique à la pointe de la technologie, et nous étions à Kribi en octobre afin de réceptionner une salle multimédia totalement rénovée par la Fondation. Nous allons continuer avec l’école d’excellence ESSEC, mais aussi à l’université de Dschang, dans la région de l’Ouest.
Comment ont évolué vos chiffres clés en 2021 par rapport à 2020 ? L’exercice 2022 arrivant presque à son terme, vos objectifs seront-ils atteints ?
Avec une croissance globalement supérieure à celle du marché, nous avons affiché à fin 2021 un bénéfice net de plus de 8 milliards de FCFA, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2020, où nous avions doublé notre résultat net, passé de 3 milliards de FCFA en 2019 à plus de 6 milliards. Des résultats à féliciter car réalisés dans une situation de crise sanitaire nous conduisant à repenser notre approche stratégique afin de trouver de nouvelles niches de rentabilité. Grâce à notre projet d’expansion dans pratiquement toutes les régions d’ici fin 2023 et aux financements de plus en plus importants, nous comptons voir notre résultat grimper rapidement, comme en juin de cette année où l’encours global de crédit était de 500 milliards de FCFA tous secteurs confondus. Et nous n’allons pas en rester là…
Propos recueillis par Serge-Henri Malet