« L’éducation des populations à l’assurance devrait contribuer à développer la micro-assurance. »
Gildas N’Zouba, directeur général de SUNU Assurances Vie Côte d’Ivoire, rappelle que sa compagnie a été pionnière en matière de micro-assurance en donnant depuis 10 ans aux utilisateurs de l’application Mobile Money un accès à ses produits d’assurance depuis leur téléphone.
Entre 2020 et 2021, vous affichez une croissance de 10,26 %. Peut-on s’attendre à une plus forte évolution et à de nouveaux gains en part de marché en 2022 ? Gildas N’Zouba : Le marché ivoirien de l’assurance vie est particulièrement concurrentiel, et nous nous félicitons de la croissance que nous avons connue ces dernières années. Nous comptons poursuivre le développement de nos activités, a minima au même rythme que la croissance économique du pays, de sorte à contribuer à l’accroissement du taux de pénétration de l’assurance en Côte d’Ivoire. En 2021, vous avez réalisé un chiffre d’affaires de 60,219 milliards de FCFA qui positionne votre compagnie en leader non seulement sur le marché ivoirien mais aussi sur la zone CIMA. Quelles sont les branches de votre portefeuille qui présentent le plus de valeur ajoutée ? Nous considérons que l’ensemble des solutions d’assurance vie que nous proposons présente une forte valeur ajoutée, dès lors qu’elles correspondent aux besoins de nos clients. Dans ce sens, nous nous attelons à proposer des produits et solutions sur toute la palette possible en assurance vie. Á l’avenir, nous envisageons de mettre sur le marché de nouveaux produits et services pour mieux couvrir les besoins dont nos clients nous font part et pour rendre l’assurance vie accessible au plus grand nombre. Quelles innovations comptez-vous déployer pour dynamiser le service de la micro-assurance ? Il faut noter que SUNU Assurances Vie Côte d’Ivoire, avec une part de marché de 29,38 % en 2021, a été pionnière en matière de micro-assurance. En effet, dès 2012, les utilisateurs de Mobile Money d’un opérateur avaient directement accès à nos produits d’assurance depuis leur téléphone. Nous avons continué à améliorer cette offre, mais nous pensons que les marges de développement restent importantes. L’éducation des populations aux services financiers, et en particulier à l’assurance, devrait contribuer significativement au développement de la micro-assurance. Nous comptons multiplier les actions dans ce sens, notamment en continuant à proposer des solutions complètes allant du produit aux conditions d’accès aux produits, et des solutions mieux adaptées aux populations à revenu modéré du secteur formel comme du secteur informel. Les opportunités qu’offrent aujourd’hui le digital et les Smartphones peuvent-elles permettre de toucher davantage de personnes, notamment dans les zones enclavées du pays ? Le digital est effectivement une opportunité pour assurer le maximum de populations et leur apporter la protection où qu’elles soient. Cependant, il nous faut tenir compte de leur accès réel aux Smartphones et à leur capacité à être autonomes sur l’achat d’une solution d’assurance. Il nous paraît fondamental de développer des modèles d’information, de commercialisation et de gestion après-vente mixtes qui prennent en compte ces paramètres. Le « tout-digital » n’est probablement pas pour maintenant. Le contact humain et la voix d’un professionnel restent essentiels, et privilégiés dans certains moments de vérité avant l’achat, au moment de l’achat ou dans la vie du contrat d’assurance, surtout lorsqu’il s’agit d’argent. Néanmoins, nous travaillons au développement des solutions digitales pour toucher les populations enclavées.
Propos recueillis par Louise Bibalou-Durand