FAFPA : une réponse aux attentes des jeunes en quête de formation et d’insertion professionnelle
Parmi les priorités du directeur général du Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA) Harouna Elhadji Oumarou figurent l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité aux services de sa structure grâce à de nouveaux outils à même de renforcer le climat de confiance avec ses partenaires et à accroître les ressources.
Comment définiriez-vous les missions dévolues au FAFPA ?
Harouna Elhadji Oumarou : Avant de répondre à votre question, permettez-moi de saluer l’engagement et la détermination des plus hautes autorités de notre pays, en premier lieu Son Excellence Mohamed Bazoum, président de la République, chef de l’État, ainsi que S.E.M. Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre, chef du gouvernement, pour l’appui qu’ils apportent à la formation professionnelle et technique en général et au FAFPA en particulier. Le FAFPA a pour mission générale de contribuer à la mise en oeuvre de la politique gouvernementale en matière d’enseignement et de formation professionnelle et technique (EFPT). Le FAFPA assure le financement des formations couvrant la formation professionnelle continue, qualifiante et par apprentissage, ainsi que l’orientation, l’accompagnement, l’insertion professionnelle
et l’appui aux dispositifs de formation.
Lors de la dernière visite du ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle à votre siège, vous avez évoqué les difficultés auxquelles votre structure fait face. Pensez-vous avoir été entendu ?
Le ministre a été attentif aux doléances qui lui ont été présentées. Á cet effet, il a pris des engagements pour accompagner le FAFPA dans la recherche des solutions aux difficultés évoquées.
Les budgets que le gouvernement mobilise pour la formation professionnelle répondent-ils aux besoins ?
Le gouvernement consent beaucoup d’efforts pour le sous-secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Mais les besoins en infrastructures, équipements, matières d’oeuvre ou prise en charge des bénéficiaires sont tellement importants que les moyens alloués par l’État demeurent encore assez limités. À titre illustratif, au niveau du FAFPA, les budgets ne permettent pas de répondre aux nombreuses sollicitations des jeunes en quête de formation dans les huit régions du Niger. Par exemple, en 2022, l’antenne régionale de Niamey a enregistré plus de 12 000 jeunes demandeurs de formation dans différents métiers en apprentissage. Nos autres antennes régionales enregistrent également des milliers de demandes de jeunes aspirant à un avenir meilleur grâce à l’apprentissage d’un métier.
Quelles sont les mécanismes mis en place pour renforcer les capacités financières du FAFPA ? Avez-vous des lignes de crédit venant des bailleurs de fonds ?
Dans les mécanismes pour renforcement des capacités financières du FAFPA, citons les actions entreprises
pour l’amélioration de la mobilisation des ressources de l’État par la sensibilisation des acteurs, notamment le patronat, les associations faîtières (CMANI, RECA, FNAN), le ministère des Finances, la direction générale des Impôts, la direction générale du Trésor et de la comptabilité publique… Les actions d’information et de sensibilisation sont menées par notre tutelle à l’endroit des partenaires techniques et financiers, de l’Assemblée nationale et d’autres institutions de la République. À ce jour, le FAFPA dispose effectivement, dans le cadre de la mise en oeuvre de ses activités de financement des formations, de ressources mises à sa disposition par des partenaires techniques et financiers (PTF) : la Banque mondiale avec deux projets, le PRODEC et le PEJIP, le Fonds commun sectoriel éducation (FCSE) et l’Organisation internationale du travail (OIT).
Le 9 novembre 2022, vous avez présidé à l’École des Mines de Niamey le lancement d’une formation financée par le FAFPA au bénéfice de 50 jeunes diplômés nigériens. Ces jeunes sont-ils issus de toutes les régions du pays ?
Oui, cette formation concerne bel et bien les jeunes issus de toutes les régions. La formation de reconversion que les jeunes sont en train de suivre est un programme spécifique. Á ce titre, il permet d’anticiper sur les besoins non satisfaits en compétences dans les secteurs prioritaires de l’économie nationale, facilitant ainsi l’insertion professionnelle des bénéficiaires. Cette formation de reconversion est innovante en ce sens qu’elle permet aux jeunes diplômés sans emploi de se reconvertir dans des domaines pourvoyeurs d’emplois qui favorisent une meilleure insertion socio-professionnelle par le biais de l’emploi et l’auto-emploi.
Pour les stagiaires diplômés d’un CAP ou d’un BTS retenus dans le programme Water Assainissement Hygiène, quel processus est mis en place par le FAFPA pour leur permettre de décrocher un premier emploi ?
Á ce niveau, il faut noter que la formation de reconversion comporte deux aspects : une formation au centre et un stage pratique en entreprise qui permet aux bénéficiaires d’établir un premier contact avec le monde du travail. Par ailleurs, le FAFPA a d’ores et déjà entrepris des démarches avec plusieurs partenaires, dont le REJEA (Réseau des journalistes pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement) afin de prospecter les opportunités d’accompagnement à l’insertion des bénéficiaires.
Quelles sont vos priorités en 2023 ?
Nos priorités pour l’année 2023 sont notamment l’amélioration de la gouvernance du FAFPA grâce à l’implémentation de la démarche qualité, l’amélioration de la qualité et de l’accessibilité aux services du FAFPA avec la mise en application de nouveaux outils et procédures qui renforceront le climat de confiance avec ses partenaires et accroîtront les ressources mobilisables. Nous nous engageons à donner vie à la vision définie par le FAFPA, afin de maintenir une plus grande confiance de nos partenaires. Encore une fois, je vous remercie pour l’intérêt tout particulier que vous portez à la formation professionnelle et technique avec cette contribution significative pour faire avancer ce domaine en vue de
perspectives plus heureuses en 2023.
Propos recueillis par Louise Bibalou-Durand