Entretien – Directrice-pays d’Endeavour Mining pour la Côte d’Ivoire

« En Côte d’Ivoire, Endeavour a des projets à forts impacts local et national »

Lætitia Gadegbeku-Ouattara, directrice-pays d’Endeavour Mining pour la Côte d’Ivoire, détaille comment son groupe compte élargir son portefeuille minier et quelle stratégie de développement il va déployer durant les cinq prochaines années au profit des communautés locales.

Le secteur minier en Côte d’Ivoire a généré près de 761,9 milliards de FCFA de chiffre d’affaires en 2019, contre 582,3 milliards en 2018, soit une hausse annuelle de 30,76 %. Quelle est la contribution de votre mine d’Ity à l’économie ivoirienne en 2020 et 2021 ? Laetitia Gadegbeku-Ouattara : Le secteur minier ivoirien représente environ 5 % du PIB de la Côte d’Ivoire. Pour l’État de Côte d’Ivoire, ce sont des recettes de 118,6 et 140,5 milliards de FCFA en 2020 et 2021. Pour ce qui est d’Endeavour, notre contribution est évaluée à 13,8 milliards de FCFA de montant reversé à l’État de Côte d’Ivoire en termes de royalties et taxes pour l’année 2021. Nous avons également réalisé des investissements communautaires de l’ordre de 1,6 milliard de FCFA. Il est important de préciser que la mine d’or d’Ity est composée de trois sociétés détenant chacune un permis minier, d’où l’appellation de « complexe minier d’Ity ». Ce complexe minier emploie environ 700 salariés, dont 95 % sont de nationalité ivoirienne, auxquels s’ajoutent les employés des sous-traitants, ce qui augmente cet effectif à plus de 1 500. Pour rappel, la mine d’Ity est la plus ancienne mine de Côte d’Ivoire. Elle était censée fermer en 2018, mais elle a vu sa durée de vie prolongée grâce à des travaux d’exploration entrepris par Endeavour et qui ont débouché sur la découverte de nouveaux gisements. C’est avec beaucoup de fierté que nous avons reçu le Prix national d’excellence des Mines 2021 pour la Société des Mines d’Ity, prix obtenu sur la base de plusieurs critères dont, certes, les résultats, mais aussi les stratégies de ressources humaines, de performance sociale et de relations avec les communautés, ainsi que la politique de santé et de sécurité au profit des employés et le respect des normes environnementales. Endeavour compte élargir son portefeuille minier ivoirien avec le développement de nouveaux projets. Pouvez-vous nous parler des ambitions d’Endeavour Mining en ce sens pour 2022 en Côte d’Ivoire ? Nous sommes ravis des perspectives de notre projet Lafigué, situé au centre-nord du pays, dans la région du Hambol, dans le département de Dabakala. Nous avons lancé le projet en 2017 et, au cours des cinq dernières années, nous avons découvert 3 millions d’onces de ressources. L’exploration du gisement Lafigué continue d’être un succès. Des études préliminaires y sont en cours, et Lafigué a le potentiel pour devenir la prochaine mine d’Endeavour en Côte d’Ivoire. Une fois ce projet lancé, il va augmenter la contribution du groupe Endeavour à l’économie ivoirienne, offrir des opportunités d’emplois, développer des programmes d’investissement sociaux, renforcer le tissu économique aussi bien local que national et soutenir des entreprises ivoiriennes. Endeavour a présenté en 2021 sa nouvelle stratégie de développement durable sur les cinq prochaines années. Comment cette stratégie est-elle déployée en Côte d’Ivoire au profit des communautés locales ?  En 2021, nous avons présenté notre nouvelle stratégie de développement durable, qui nous permet de jouer un rôle très actif et positif au sein des pays qui nous accueillent. Notre stratégie est axée sur trois piliers essentiels : d’une part investir dans nos pays d’accueil, d’autre part protéger l’environnement, et enfin développer un cadre de gouvernance solide soutenu par des objectifs clairs et mesurables. Nos priorités environnementales sont axées sur la lutte contre le changement climatique, la gestion de l’eau, la conservation de la biodiversité et la réduction des déchets plastiques. Quels sont les projets phares de développement durable prévus en Côte d’Ivoire en 2022 ? Pour ce qui concerne nos investissements sociaux dans nos pays d’accueil, ils sont axés sur le développement économique à travers une politique d’approvisionnement orientée vers l’Afrique de l’Ouest depuis 2019, et un programme d’éducation avec 114 bourses attribuées depuis 2019 et plus de 550 stages depuis 2018. Ces investissement sociaux ont permis, dans le domaine de la santé, la réduction de 36 % du taux de paludisme en 2020 au sein de nos effectifs, et ont favorisé l’accès à l’eau et à l’électricité. Ces investissements sociaux sont complétés par d’autres initiatives que nous avons mises en place, comme la Fondation Endeavour créée en juin 2021 pour être notre principal véhicule aux niveaux régional et national en complément
des projets développés par nos mines, et ECODEV, notre fonds d’investissement lancé pour soutenir le programme économique national de nos pays hôtes. D’ailleurs en Côte d’Ivoire, en 2022, la Fondation Endeavour prévoit des projets à fort impact : un projet de protection de la biodiversité avec un partenaire international et un projet de valorisation de la diversité avec un partenaire national. Nous avons également un programme de soutien à l’éducation au profit d’élèves et étudiants de nos zones d’activité en Côte d’Ivoire qui se concrétise par des bourses d’études et des stages, à l’image du programme Élites de demain qui finance déjà le cursus universitaire d’étudiants ingénieurs ouest-africains. Ce projet Élites de demain, lancé en 2018 au Burkina Faso, sera revu et relancé en septembre 2022 au profit d’étudiants ivoiriens. À l’instar de la convention signée avec l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussokro en 2020, les initiatives dans ce sens se poursuivront.

Propos recueillis par Serge-Henri Malet

Comments are closed.