« Le gouvernement a adopté une politique de gestion rationnelle des ordures ménagères »
Le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité Bouaké Fofana s’emploie à renforcer les mesures législatives visant à réglementer le secteur de l’assainissement ivoirien. En cours de préparation, le Code de l’assainissement et le Code de l’hygiène et de la salubrité.
Comment va se dérouler la prochaine Semaine nationale de la propreté programmée au mois d’août 2022 ? En 2021, le thème de cet événement était : « Pour la propreté de mon cadre de vie, je m’engage ». Quelle thématique allez-vous choisir cette année ?
Bouaké Fofana : Instituée en 2016, la Semaine nationale de la propreté (SNP) se déroule tous les ans du 1er au 6 août, s’achevant à la veille de la commémoration de l’accession de notre pays à l’indépendance. Elle est intentionnellement conçue par le gouvernement comme un instrument de promotion de la propreté, un cadre stratégique de sensibilisation et d’éducation au changement de comportement. Cette année, chacun de nous doit poser quotidiennement un acte dans le sens de la propreté de son cadre de vie, autour du thème : « En 2022, je m’engage pour une Côte d’Ivoire propre et saine ». Quelles actions seront déployées pour changer les comportements en matière de salubrité et d’assainissement ? Ce thème invite à un engagement de tous – autorités centrales, collectivités territoriales, société civile, chefs coutumiers et religieux, secteur privé et population – à mettre en oeuvre des actions concrètes de propreté pour améliorer notre cadre de vie. Il faut sensibiliser, sensibiliser, sensibiliser. Une direction entière est dédiée à cette stratégie, la Direction de la promotion, de l’animation et du suivi des Comités de salubrité et d’hygiène (DPASCSH). C’est également l’une des missions de notre service de la communication et des relations publiques. Mais à côté de ces actions, nous essayons d’étendre l’implantation du ministère dans toutes les régions : 15 directions régionales sont déjà installées, et l’on s’étend chaque année. Nous travaillons sur des textes pour réglementer notre secteur. Deux sont extrêmement importants : le projet de Code de l’assainissement et celui de Code de l’hygiène et de la salubrité. Le dernier, préparé conjointement avec le ministère de la Santé, est prêt et sera présenté au gouvernement dans les semaines à venir. Le premier sera prêt au début du second semestre. Nul doute que tout ceci conduira à un changement significatif et graduel du comportement des populations. Á l’occasion de la 48e édition de l’Opération grand ménage organisée le 18 décembre 2021 à Séguéla, il a été remis pour plus de 446 millions de FCFA de matériel de salubrité à 6 communes de la région du Worodougou, au centre-ouest du pays. Pourquoi cette action et comment ces équipements vont-ils rendre plus performantes ces communes aux avant-postes des luttes pour la propreté et l’assainissement ? La mise en oeuvre de la politique de l’assainissement et de la salubrité est certes la mission régalienne de notre département ministériel, mais pour que cette mission soit exécutée de façon efficiente et efficace, l’implication des collectivités est nécessaire. Et naturellement, pour que celles-ci, en tant que régions et communes, jouent au mieux leur rôle, elles doivent être dotées de kits de salubrité. Á l’initiative du président de la République S.E.M. Alassane Ouattara, et avec le soutien du gouvernement, un programme spécial d’appui aux collectivités locales est institué depuis quelques années. Á ce titre, la quasi-totalité des communes a reçu des kits de salubrité. Dans le cadre des cérémonies officielles tournantes de l’Opération grand ménage chaque premier samedi dans les communes d’Abidjan et de l’intérieur du pays, notre département ministériel offre du matériel aux communes qui abritent l’activité. C’est un appui. Nous leur demandons, lors des cérémonies de remise, d’en prendre soin et d’en assurer l’entretien. Peut-on avoir une idée des chantiers lancés par votre département pour améliorer l’assainissement et résoudre les problèmes récurrents d’inondations dans le district d’Abidjan, et quel est leur coût estimé ? Le gouvernement a fait beaucoup d’efforts. En effet, en ce qui concerne la salubrité, le gouvernement a adopté une politique de gestion rationnelle des ordures ménagères. Ainsi, dans le Grand Abidjan et dans certaines grandes villes de l’intérieur, des conventions de délégation du service public de salubrité sont en cours d’exécution. Á Abidjan, ce sont 4 500 tonnes d’ordures qui sont quotidiennement collectées, transportées et mises en décharge au Centre de valorisation et d’enfouissement technique (CVET) de Kossihouen, à Attenguié. Cette politique va s’étendre sur l’ensemble du territoire, et c’est dans ce cadre qu’une stratégie de valorisation des déchets et de promotion de l’économie circulaire a été adoptée. En matière d’assainissement, un schéma directeur d’assainissement de drainage (SDAD) du grand Abidjan a été élaboré. La première phase d’urgence, estimée à plus de 500 milliards de FCFA, a fait l’objet d’une table ronde des bailleurs. En cours de mise en oeuvre, elle atténuera à terme les nuisances dues aux inondations. De même, des SDAD ont été élaborés pour les villes capitales régionales, et ces actions vont s’étendre progressivement aux autres villes de l’intérieur.
Propos recueillis par Serge-Henri Malet