Rebranding Africa Forum 2022

Un lieu pour rendre justice à l’Afrique qui réussit

Le 21 octobre dernier à Bruxelles, le Parlement de la Communauté française de Belgique accueillait la 8e édition du Rebranding Africa Forum (RAF) réunissant des personnalités africaines issues du mondeéconomique. Elles ont pu échanger sur l’attractivité des États africains.

Pour la 8e édition du RAF tenue le 21 octobre 2022 à Bruxelles au sein du Parlement de la Communauté française de Belgique, le thème choisi était : « Quelles stratégies d’attractivité pour les pays africains ? » Grâce à divers panels de discussions, les participants ont réfléchi sur les perspectives de développement économique, politique et stratégique de l’Afrique. Dans son discours de bienvenue prononcé le 20 octobre lors d’un cocktail au Châtelain Brussels Hôtel, Thierry Hot, en sa qualité de président du RAF, s’est réjoui de la notoriété que connaît désormais son initiative. « Notre présence ici est le symbole achevé de l’ancrage institutionnel de notre forum dans ce royaume, où l’esprit et les valeurs de ce haut lieu de la démocratie font très largement écho à l’esprit du Rebranding Africa Forum. (…) Un double mouvement fonde notre rendez-vous annuel : d’une part une révolte, un refus, le rejet d’un certain narratif très souvent à contre-courant des réalités africaines, et d’autre part le fervent désir des fils, filles et amis du continent de forger et d’enraciner un narratif alternatif, plus juste, sincère, robuste et crédible. Un narratif qui tienne compte de la complexité de l’Afrique ainsi que de la diversité des trajectoires sociohistoriques et économiques des États, des sociétés et des peuples. » Parmi les panels organisés lors de cet événement, celui intitulé « Le rôle de l’État, de la société civile et des Agences de promotion des investissements (API) dans les stratégies d’attractivité » a réuni des personnalités telles que Thierry Badou, directeur de l’attraction des investissements du Centre de promotion des investissements de Côte d’Ivoire (CEPICI), António Henriques da Silva, président de l’API d’Angola, ou encore Arthur Nzinko, président de l’API du Congo (RDC). Tous ont indiqué quelles actions et initiatives devaient être déployées pour faire d’une API un outil fort au service de l’État et contribuant à la réalisation des objectifs des stratégies nationales. Un second panel sur le thème « Secteur privé et stratégies d’attractivité » a vu d’éminents spécialistes du privé et du public prendre la parole : Carole Maman, directrice des investissements chez Belgian Investment Company for Developing Countries, Yassin Bayo, directrice générale de Vista Bank Group, Lynda Aphing-Kouassi, fondatrice et PDG de Kaizene, et enfin Harouna Kaboré, ex-ministre du Commerce et de l’Industrie du Burkina Faso. Ces intervenants ont focalisé les échanges sur les actions à mettre en place pour faire des organisations patronales un moteur du dialogue public-privé afin de contribuer à l’accélération des réformes et à la prise en considération du secteur privé. Un troisième panel rassemblant des experts tels qu’Aristide Ouattara, Risk advisory and Financial Industry Leader chez Deloitte Afrique, Me Jamel Telab, membre associé chez Diamantis & Partners, Roland Yago, Chief Executive Officer chez Africa Global Ratings et Edouard Ndiwumana, médiateur au Burundi, se proposait d’amener la réflexion sur les terrain des agences de notation sous le titre accrocheur de : « Agences de notation ou agences de punition ? » Dans le registre de la punition a été relevé le cas du Ghana qui, cette année, a vu sa dette souveraine qualifiée de « spéculative » par les trois agences américaines S&P, Moody’s et Fitch Ratings, ce qui a suscité une telle polémique qu’une question légitime se pose : ces agences sont-elles toujours crédibles ou sont-elles trop sévères avec les pays africains ? La réponse est sans doute à chercher dans le fait que bon nombre d’Africains partagent la position défendue par le ministre des Affaires étrangères du Sénégal Aïssata Tall Sall, qui milite farouchement pour que l’Afrique dispose d’une agence de notation qui lui soit propre et se montre en phase avec ses réalités. Ces débats de haute tenue ont en tout cas confirmé que le RAF est bien « un lieu où les penseurs et les acteurs de l’Afrique se rencontrent pour appréhender les lignes de force du continent afin de mieux en esquisser les lignes d’horizon », comme l’indique son président Thierry Hot.

Louise Bibalou-Durand

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