Croissance - La Côte d’Ivoire maintient sa dynamique de croissance

Le FMI projette pour 2023 en Côte d’Ivoire un taux de croissance de 7,2 %, contre 6,8 % en 2022. Une performance attribuée à la hausse de la consommation des ménages, à l’augmentation des investissements dans les infrastructures et au rebond des exportations.

Le 25 avril à Abidjan, lors de son discours au Parlement sur l'état de la nation, Alassane Ouattara a annoncé en s’appuyant sur les chiffres de la dernière mission du FMI la projection d’un taux de croissance à 7,2 % pour son pays en 2023. Cette croissance serait accompagnée d’une inflation jugée plus faible que dans les autres pays de la région, soit 3,7 %, contre 5,2 % en 2022.

Le président ivoirien n’a pas non plus manqué de rappeler que, « après un taux de croissance du PIB de 2 % en 2020, année où pourtant toutes les économies du monde ont plongé du fait du Covid-19, la Côte d'Ivoire a su maintenir son expansion ». Ajoutant que pour lui, ces chiffres étaient la preuve de « la solidité de la Côte d'Ivoire, l’une des locomotives de la sous-région et l'une des principales vitrines d'une Afrique qui avance et qui gagne », il a précisé que son objectif était de « créer plus de richesses et d'emplois ». Il a aussi confirmé que le soutien du FMI s’était récemment traduit par une aide au développement de 3,5 milliards de dollars dans le cadre du 3e Programme économique financier (PEF), tout en évoquant l’endettement du pays évalué à 55 % du PIB et qu’il a qualifié de « modéré ». De son point de vue, « les perspectives économiques sont donc favorables, même si le gouvernement doit demeurer attentif, en raison des incertitudes liées à une situation internationale instable ».

Un endettement modéré évalué à 55 % du PIB

Le pays demeure, faut-il le rappeler, le 1er producteur mondial de cacao, qui représente plus de 40 % de part de marché. Depuis 2015, il est aussi le 1er producteur mondial d’anacarde, et il figure dans le top 10 des pays africains à avoir un taux de croissance de plus de 6 %. Le gouvernement de Patrick Achi travaille à garder cette forte croissance du PIB, d’ailleurs prévue par le Plan stratégique Côte d’Ivoire 2030 et le Plan national de développement 2021-2025, tout en s’employant à réduire la pauvreté.

L’investissement dans les différentes infrastructures constitue également un facteur important dans la poursuite de la dynamique de croissance. Á ce titre, l’extension du port autonome d’Abidjan (PAA) fait partie des priorités affichées par le chef de l’État ivoirien, dont l’ambition est de faire de son pays un passage obligé et un hub sous-régional de haut rang. Le second terminal à conteneurs dont vient de s’équiper le PAA va le faire accéder au statut de référence de premier plan sur la façade atlantique africaine. La mise en service de ce nouveau porte-conteneurs aura un impact conséquent sur la dynamisation des chaînes de valeur logistiques, mais aussi sur le développement de l’emploi et des compétences locales. Dorénavant, le nouveau terminal est capable de traiter plus d’1,5 million de conteneurs EVP par an.

D’autres chantiers sont aussi en cours dans la capitale économique : ligne de métro, ponts, centrales électriques… Pour les mener à bien, le Programme national de développement 2021-2025 (PND) compte sur des investissements de plus de 59 000 milliards de FCFA (90 milliards d’euros) notamment destinés au projet de métro d’Abidjan, qui devrait se concrétiser en 2024, mais aussi aux infrastructures dédiées à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) que la Côte d’Ivoire va abriter début 2024. Autant de paramètres qui devraient contribuer à accélérer la croissance du secteur de la construction en portant son taux à 8,2 % en 2023, contre 7,3 % estimés en 2022.

Louise Bibalou-Durand