Finances - Les priorités du budget 2023 au ministère de l’Économie et des Finances

Loin des 95 milliards de FCFA de 2022, le budget 2023 s’élève à 133,04 milliards de FCFA. Il est majoritairement absorbé par le programme de l’administration générale.

Discours d'Adama Coulibaly, ministre de l'Économie et des Finances

D’un montant de 133,04 milliards de FCFA, le budget 2023 du ministère de l’Économie et des Finances qui a été adopté le 8 novembre 2022 à l’Assemblée nationale se décline en quatre programmes. Le premier de ces programme, estimé à 115 milliards de FCFA, porte sur l’administration générale et vise à obtenir des résultats stratégiques devant notamment continuer à atténuer les effets de la pandémie de Covid-19 et de la crise russo-ukrainienne, soutenir le secteur privé et améliorer le climat des affaires, ou encore renforcer l’administration économique et financière.

Le second programme, crédité d’un montant de 2 milliards de FCFA, a trait à la gestion macroéconomique et à la politique économique et financière. Les deux résultats attendus à ce niveau sont d’une part la formulation des politiques économiques et financières en lien avec les institutions de Bretton Woods et d’autre part la contribution à l’intégration effective du marché régional en 2023.

Les principaux axes du troisième programme concernent le Trésor et la comptabilité publique. Orienté vers l’optimisation de la gestion des marchés publics et la supervision du secteur financier, ce volet requiert un budget de 7,6 milliards de FCFA. Trois résultats stratégiques sont prévus : des financements assignés au Trésor public au bénéfice de l’action gouvernementale sous forme de ressources effectivement mobilisées, une trésorerie gérée de façon optimale, et enfin une comptabilité publique conforme aux meilleures pratiques et normes internationales.

Quant au quatrième programme, il prévoit d’optimiser la gestion des financements et celle de la dette au moyen d’un budget indicatif de 183 millions de FCFA. Outre ces quatre dispositifs, le budget alloué au ministère de l’Économie et des Finances présente une ligne de crédit en faveur du programme des comptes spéciaux du Trésor afin de transférer des ressources au Fonds d’investissement en milieu rural.

Pour rappel, le précédent budget ministère de l’Économie et des Finances s’élevait à 95 milliards de FCFA. Il a été utilisé à hauteur de 88 milliards, soit un taux d’exécution de 93 %.

 

Paul de Manfred

 

Ressources domestiques : le plaidoyer d’Adama Coulibaly

Le 8 mai dernier à Abidjan était présentée l’édition d’avril 2023 du rapport biannuel du Fonds monétaire international (FMI). Intitulé La grande pénurie de financement, ce rapport porte sur les perspectives économiques régionales. À cette occasion, le ministre de l’Économie et des Finances Adama Coulibaly a plaidé pour des efforts de mobilisation des ressources domestiques.

En effet, ce rapport assigne l’objectif de relever un défi, celui de la pénurie de ressources au plan international. « Il n’y a pas d’autre choix que de faire des efforts de mobilisation des ressources domestiques. De ce point de vue, au niveau du continent africain, trop peu de pays ont une pression fiscale au-dessus de 20 % et même, dans l’espace UEMOA, la moyenne n’est que de 14 %. Cela veut dire qu’il y a des efforts à faire », a déclaré Adama Coulibaly.

Dans le cas ivoirien, le ministre a fourni une analyse articulée autour de quatre axes en vue de la mobilisation de ces ressources : augmenter la population fiscale en réduisant le poids de l’informel, aménager les taux de l’assiette fiscale en focalisant les exonérations sur les secteurs prioritaires, consolider les performances fiscales en tirant avantage du potentiel lié à la digitalisation, et enfin renforcer les contrôles dans la lutte contre la fraude fiscale.

 

P. de M.