Lutte contre la corruption - Des initiatives en faveur de la gouvernance et contre la corruption

La Côte d’Ivoire a fait de la promotion de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et de l’amélioration du climat des affaires ses priorités.

Plusieurs initiatives ont été prises par les autorités ivoiriennes pour améliorer l’état de la gouvernance et endiguer la corruption dans le pays. Pour N’Golo Fatogoma Coulibaly, président de la Haute Autorité pour la bonne gouvernance (HABG), ces initiatives consistant notamment en un renforcement du dispositif juridique et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées sont à mettre à l’actif du président de la République, Alassane Ouattara, qui en a fait son cheval de bataille. Sur le plan juridique, la Côte d’Ivoire a ratifié les Conventions des Nations unies et de l’Union africaine sur la corruption, et a promulgué en la matière plusieurs lois et textes réglementaires. Concernant le cadre institutionnel, ce sont plusieurs institutions de contrôle interne et externe ainsi que de régulation des marchés publics et de lutte contre la corruption qui ont été créées : la Haute autorité pour la bonne gouvernance, l’Autorité de régulation des marchés publics (ANRMP), la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et le Pôle pénal économique et financier (PPEF).

« Toutes ces initiatives ont permis d’améliorer l’état de la gouvernance et de réduire la corruption tout en renforçant la confiance des investisseurs en Côte d’Ivoire », relève le président de la HABG. Il en veut pour preuve les statistiques publiées par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) : les investissements directs étrangers (IDE) en Côte d’Ivoire ont été multipliés par 5 en 20 ans, passant de 2,5 milliards de dollars en 2000 à près de 12,3 milliards en 2020. « Ces investissements représentent 30 % du total de l’UEMOA. Ils font de la Côte Ivoire le premier de la zone franc ouest-africaine et le troisième de la CEDEAO en la matière. Ainsi, selon Transparency International, une ONG internationale de lutte contre la corruption des gouvernements et des institutions gouvernementales au plan mondial, la Côte d’Ivoire a enregistré sur les dix dernières années une progression significative de son indice de perception de la corruption. Elle est passée de la 130e place sur 176 en 2012 avec un score de 29/100 à la 99e place sur 180 en 2022 avec un score de 37/100, gagnant ainsi 31 places », se réjouit N’Golo Fatogoma Coulibaly, qui précise toutefois que des efforts restent à faire pour atteindre le score moyen (50/100). Il soutient que cela est possible avec la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2023-2027 ainsi que par le renforcement du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux en intensifiant la sensibilisation, au niveau des entreprises et professions non-financières désignées (EPNFD), au respect de leurs obligations, en particulier en matière de déclaration d’opérations suspectes.

Cette offensive de la Côte d’Ivoire trouve sa justification dans le fait que les investisseurs privés étrangers sont très sensibles au degré de corruption d’un pays. En effet, la corruption introduit un élément d'imprévisibilité dans les transactions internationales, ce qui a pour conséquence de faire hésiter les investisseurs extérieurs à venir dans ce pays. Plus généralement, la corruption affecte le volume et la qualité des investissements, raison pour laquelle le gouvernement ivoirien et les acteurs impliqués dans la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption mettent les bouchées doubles pour améliorer ces paramètres décisifs du climat des affaires.

 

François Bécanthy