Ministère de l’Eau et de l’Assainissement - Un programme 2023-2033 pour l’adaptation et la résilience

L’eau et l’assainissement sont des marqueurs décisifs du degré de développement d’un pays. Lorsque s’y ajoutent des exigences environnementales et les effets du changement climatique, l’on comprend mieux l’aspect crucial de la mission dévolue au ministre en charge de ces questions

En matière d’assainissement, le bilan que peut afficher de département ministériel dirigé par Serigne Mbaye Thiam est un taux moyen d’accès de 74,2 % fin 2022 : 88,9 % en milieu urbain et 62,2 % en milieu rural. En 2011, ces taux étaient respectivement de 63,3 et 34,3 %, soit un bond de 25 et 28 points.

Actuellement, en milieu urbain, au moins 8 grands projets d’assainissement sont déployés dans le cadre de la gestion des eaux usées. Citons entre autres le grand projet de dépollution de la baie de Hann à Dakar, qui consiste en la réalisation d’un intercepteur de 13,5 km, d’une station d’épuration de 25 000 m3/jour ainsi que d’un émissaire marin de 2 km auxquels s’ajoutent 45 km de réseaux secondaires et d’extensions de réseaux, des branchements sociaux en faveur de 2 000 ménages, sans oublier l’assainissement du port de Dakar.

Pour le monde rural, dans le cadre notamment du Projet eau et assainissement en milieu rural dont la composante assainissement est chiffrée à 13 milliards de FCFA pour la réalisation de 42 800 ouvrages, de nombreux chantiers sont aussi en cours.

En matière d’eau pluviales, l’assainissement constitue un autre engagement prioritaire. Dès 2012, le chef de l’État a initié un Programme décennal de gestion des inondations (PDGI) financé à hauteur de 766 988 450 362 FCFA et exécuté à 93,59 %. Il aura permis la réalisation de 933,25 km de réseaux de drainage, 50 bassins de stockage et 49 stations de pompage. De nombreuses zones ont été exondées et 25 000 personnes relogées. La composante « Aménagement du territoire et connaissance du risque d’inondation » du PDGI a quant à elle bénéficié d’un investissement de 11 663 785 438 FCFA pour la modernisation de la cartographie du Sénégal, l’élaboration d’un Plan national d’aménagement et de développement territorial-Horizon 2045, et enfin la conception d’un modèle numérique de terrain permettant une meilleure connaissance du risque inondation.

Les investissements vont se poursuivre eu égard aux pluies exceptionnelles, à l’expansion urbaine et démographique ainsi qu’aux agressions des voies naturelles d’eaux pluviales et des zones basses humides. D’où un nouveau programme 2023-2033 dont l’objectif est de développer des actions d’adaptation et de résilience basées sur la connaissance du risque et des vulnérabilités, la planification intégrée de l’assainissement et du développement urbain ainsi que la réalisation d’infrastructures grises et bleues.

 

Le Sénégal classé premier en Afrique de l’Ouest

 

Rappelons que la mission du ministère de l’Eau et de l’Assainissement est de « promouvoir, de manière durable et équitable, la gestion intégrée des ressources en eau ainsi que l’accès universel à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement adéquats ». Elle est sous-tendue par une vision : une eau abondante, de qualité, pour tous, partout et pour tous les usages, dans un cadre de vie durablement assaini, pour un Sénégal émergent. 

Le ministère a ainsi fondé son action de développement de l’accès aux services d’eau et d’assainissement sur la prise en compte de la chaîne de valeurs, en impliquant tous les acteurs. Plusieurs documents vont en ce sens : la Stratégie nationale d’assainissement rural, la Stratégie nationale d’assainissement des gros centres ruraux, la Stratégie nationale de l’assainissement… Plusieurs projets et programmes ont amélioré les conditions d’hygiène et de vie des populations, faisant du Sénégal une référence en Afrique. D’ailleurs, le pays vient de recevoir le prix Country Achieving Award décerné par le Conseil des ministres africains en charge de l'Eau lors de la 7e Conférence africaine sur l'assainissement et l'hygiène tenue du 4 au 10 novembre 2023 à Swakopmund, en Namibie. En outre, le rapport africain relatif à l’état de la mise en œuvre de la Déclaration de Ngor sur l’assainissement et l’hygiène classe le pays à la 1re place en Afrique de l'Ouest, et dans le peloton de tête continental. Un bilan plus que positif, donc, pour le ministère de l’Eau et de l’Assainissement dans la gestion des eaux usées et pluviales.

 

Andju Ani