Ports - Une stratégie portuaire innovante

Dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE), le gouvernement a initié deux projets d’infrastructures portuaires devant contribuer dans l’avenir à l’essor économique du Sénégal.

Pour améliorer l'ouverture maritime du Sénégal et renforcer sa compétitivité au regard des exigences du PSE (Plan Sénégal Émergent), le gouvernement a décidé dès 2017 de programmer deux chantiers portuaires majeurs : le port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou et le port multifonctionnel de Ndayane. 

Les travaux du port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou, à 40 km de Dakar sur la côte sud de la presqu'île du Cap-Vert, ont été lancés en novembre 2018. Cette plate-forme portuaire est structurée en 3 terminaux. Le premier, d’une capacité de 2,5 millions de tonnes et réservé au traitement des cargaisons liquides, servira de dépôt pour les produits pétroliers et le stockage du gaz. Le deuxième sera consacré à l'exploitation minière du Sénégal : phosphates, fer, bauxite, zircon... Enfin, le troisième recevra des marchandises comme les céréales ensachées sur place, les oléagineux, la chaudronnerie et les matériaux de construction. Ce port, qui s’étend sur 48 hectares, a été intégralement livré le 30 septembre 2022 pour un coût de plus de 300 milliards de FCFA. Le projet d’études et la construction de ces terminaux ont été confiés à deux sociétés françaises, NGE Contracting et son partenaire LEDUC TP, au profit de Senegal Minergy Port.

Les travaux du port multifonctionnel de Ndayane, à 50 km au sud de Dakar, ont démarré en janvier 2022. Cet événement intervient après la signature en 2020 d'un accord de concession entre le groupe émirati DP World et le gouvernement sénégalais. Le futur port en eau profonde est destiné à décongestionner le port autonome de Dakar et à augmenter l’offre du pays en matière portuaire. 

 

Le port de Ndayane, un pôle d’attraction 

 

Le coût de ce projet, qui sera développé en deux phases, serait de plus de 1,1 milliard de dollars, soit environ 450 milliards de FCFA, et il représente le plus gros investissement du secteur privé dans l'histoire du pays. La première phase des travaux prévoit l’édification d’un terminal de quai à conteneurs d’une longueur de 840 mètres ainsi qu'un chenal maritime de 5 km dimensionné pour accueillir jusqu'à deux porte-conteneurs de 360 mètres pouvant manœuvrer simultanément. La deuxième et dernière phase concerne la construction de 410 mètres de quai supplémentaires pour la circulation des conteneurs ainsi que la réalisation de nouveaux travaux de dragage pour permettre l'accès au chenal maritime de navires d'une longueur maximale de 400 mètres. L’ensemble de ces travaux doit durer de quatre à cinq ans, selon la présidence sénégalaise.

En outre, DP World prévoit aussi de développer une zone économique et industrielle à côté du port, près de l'aéroport international Baise Diagne, « créant ainsi un centre multimodal intégré de transport, de logistique et d'industrie », a déclaré M. Bin Sulayem, son PDG. Selon la présidence du Sénégal, jumeler le port à une zone économique fera de ce lieu « un véritable pôle d’attraction, qui va attirer un grand nombre d’investisseurs et contribuer ainsi à la création de milliers d’emplois pour la jeunesse du pays ». 

 

Louise Bibalou-Durand