Économie numérique - Un investissement de 2 000 milliards pour une Côte d’Ivoire numérique

Profitant du tremplin que constitue l’organisation de la CAN 2023 et s’appuyant sur la Stratégie nationale de développement du numérique qui couvre la période 2021-2025, la Côte d’Ivoire se projette avec enthousiasme et confiance dans l’ère de la révolution numérique vue comme levier de développement.

En matière de contribution des TIC au PIB, la Côte d’Ivoire affiche des ambitions spectaculaires. En effet, il s’agit de rien moins que de doubler en trois ans le volume de cette contribution, la faisant passer de 9  à 18 % d’ici à 2025. Ce scénario est-il réaliste ? Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l’Économie numérique, n’en doute pas un seul instant : « Il est possible d’augmenter considérablement la contribution du secteur des TIC au PIB. C’est donc une projection tenable. La Stratégie nationale de développement du numérique qui couvre la période 2021-2025 prévoit dans cette optique un investissement de 2 000 milliards de FCFA pour la mise en œuvre des 32 réformes et 96 projets. »

En termes de réformes, il est envisagé pour la seule année 2023 de renforcer le cadre juridique régissant le secteur de l’économie numérique par l’adoption d’une loi, d’une ordonnance et de sept décrets. L’adoption de ces textes favorisera un meilleur accès des populations ivoiriennes aux services numériques, ainsi qu’une meilleure adaptation aux évolutions technologiques. S’y ajoute un projet de loi modificatif de la loi n° 20046429 du 30 août 2004 instituant le régime de la Zone franche de la biotechnologie et des technologies de l’information et de la communication en Côte d’Ivoire. Cette loi octroiera aux entreprises installées au sein du VITIB de Grand-Bassam abritant cette zone franche le bénéfice d’avantages plus incitatifs pour leur développement, mais elle accordera également aux populations résidentes le profit lié aux retombées des activités desdites entreprises. Enfin, l’année 2023 sera aussi marquée par la réalisation de plusieurs projets majeurs parmi lesquels la finalisation et l’opérationnalisation de 5 000 km de fibre optique du Réseau national haut débit (RNHD), ou Backbone, d’un coût de 15 milliards de FCFA, une avancée qui est inscrite au rang des priorités. 

 

L’année 2023 verra la finalisation et l’opérationnalisation de 5 000 km de fibre optique.

 

Dans le cadre du CNDigit (Comité national de digitalisation), l’engagement du gouvernement, par l’entremise du ministère de la Communication et de l’Économie numérique, se situe à tous les niveaux, mais pour l’année 2023, quatre projets prioritaires ont été identifiés : la création du Programme national d’inclusion sociale numérique, le développement d’infrastructures numériques, la sécurisation de l’espace numérique de la Côte d’Ivoire ainsi qu’un indispensable volet communication et conduite du changement. 

En effet, les directions et structures techniques du ministère de la Communication et de l’Économie numérique sont mobilisées dans le pilotage des programmes prioritaires. C’est ainsi que la Direction de la transformation digitale et de l’innovation (DTDI) pilote le programme national d’inclusion sociale numérique avec la contribution de l’Agence nationale du service universel des télécommunications-TIC (ANSUT) et la Poste de Côte d’Ivoire. La Direction de l’économie numérique, elle, a en charge la mise en œuvre de la feuille de route du programme prioritaire, avec l’appui de la Direction du développement des infrastructures numériques ainsi que la collaboration de nombreuses agences. Il faut également citer la Direction de la cybersécurité, qui s’occupe de la mise en œuvre du programme de sécurisation de l’espace numérique, et enfin la Direction de la communication et des relations publiques, qui assure pour sa part l’exécution des éléments de la feuille de route dévolue au Programme de communication et conduite du changement. 

Comme on peut le constater, la mobilisation est générale au ministère de la Communication et de l’Économie numérique pour que ces actions déjà bien engagées en faveur de ce « bond technologique » conduisent à l’atteinte de l’ambitieux objectif que l’État s’est donné. 

 

Andju Ani